Le 26 mai dernier, le Président de la République présentait le plan de relance automobile dont l’objectif est de soutenir massivement la filière automobile française après le « coup d’arrêt massif et brutal » porté par la crise sanitaire. Le secteur a en effet connu une baisse moyenne d’activité de plus 80%.
Dans ce plan, le gouvernement fait le choix d’une relance verte en plaçant les véhicules électriques au cœur de la stratégie de l’industrie automobile française. L’objectif est de produire en France les véhicules propres de demain pour rester une grande nation de l’automobile.
Des aides massivement augmentées afin d’inciter à l’achat de véhicules propres
Le renforcement des dispositifs d’aides doit contribuer à la multiplication par trois du parc pour atteindre le million d’unités visé en 2022. Un budget de 535 millions d’euros pour l’année 2020 sera réparti entre les différentes aides existantes.
En ce qui concerne le bonus écologique :
- Il est porté à 7 000 € pour tout achat par un particulier d’un véhicule électrique d’un montant inférieur ou égal à 45 000 € ;
- Il est également revalorisé à 5 000 € pour les véhicules électriques de flottes d’entreprises d’un montant inférieur à 45 000 € ;
- Un bonus de 2000 € est mis en place pour l’achat de véhicules hybrides rechargeables (VHR) dont l’autonomie est supérieure à 50 km et d’un montant inférieur ou égal à 50 000 €. Ce bonus s’adresse aux particuliers comme aux personnes morales.
En ce qui concerne la prime à la conversion :
- Elle est augmentée à 5 000 € pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable dont l’autonomie est supérieure à 50 km ;
- Son critère d’attribution de revenu est élargi aux ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 18 000 euros ;
- Une surprime de 2 000 euros est mise en place pour les personnes habitant ou travaillant dans un territoire couvert par une zone à faibles émissions mobilité.
L’ambition d’accélérer le déploiement des bornes de recharge
Alors que la France compte aujourd’hui environ 30 000 points de recharge ouverts au public, l’objectif de 100 000 points à fin 2022 a été avancé à 2021. Cela sera rendu possible notamment grâce à la reconduction du programme CEE ADVENIR piloté par l’Avere-France. Il permettra la prise en charge jusqu’à 50 % des coûts d’installation pour 45 000 nouveaux points de recharge.
Dans ce plan de relance, le gouvernement s’adresse principalement aux infrastructures de recharge en copropriétés, dans les territoires et sur les grands axes nationaux. Il n’est pas fait état des entreprises mais tout laisse à penser que les mesures déjà mises en place seront reconduites.
Pour stimuler le déploiement des bornes de recharge sur les territoires, le gouvernement s’appuie sur le programme CEE Advenir mais apporte également une nouveauté afin de réduire les coûts d’installation. Le raccordement au réseau public d’électricité des nouveaux points de recharge est désormais pris en charge jusqu’à 75 % par le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité) et ce jusqu’au 31 décembre 2021.
Sur la question des grands axes nationaux, l’objectif premier est de restaurer le plus rapidement possible un service de recharge rapide, fiable et en toute sécurité sur les axes autoroutiers. A plus long terme, un groupement de partenaires industriels nationaux et européens sera constitué par la Banque des territoires, pour définir le besoin en corridors de points de recharge rapides sur les grands axes routiers et autoroutiers français.
Pour les copropriétés souhaitant s’équiper d’IRVE, un fonds national de mutualisation des investissements dans l’infrastructure électrique des copropriétés est à l’étude avec la Banque des territoires. Ce fonds permettra d’éviter que les premiers copropriétaires intéressés n’aient à payer cette infrastructure collective en plus de l’installation de leur propre borne.
Une ligne directrice judicieuse pour révolutionner un secteur très polluant
Rappelons que le secteur des transports est le plus émetteur de GES en France (30 % des émissions) et représente à lui seul 38 % des émissions de CO2. Les transports routiers sont responsables de 96 % de ces émissions, dont plus de la moitié provient des véhicules particuliers.
Le choix par le gouvernement de renforcer la production de véhicules moins polluants comme les véhicules électriques est donc une réponse judicieuse aux enjeux écologiques. Ainsi, en plus de relancer le secteur automobile gravement affecté par la crise sanitaire l’objectif est de poursuivre et d’amplifier la réduction de l’impact environnemental du secteur des transports.